Message de solidarité de l’UISTAACT FSM
Julien Huck
1er mai 2020
Mes chers camarades,
Au nom de l’UIS de l’Agriculture et de l’Alimentation, je tiens à exprimer tout
notre soutien et notre solidarité aux organisations à travers le monde qui
œuvrent chaque jour pour défendre les intérêts des salariés de nos professions.
J’espère que tous les camarades des syndicats se portent bien. La préservation
de la santé des travailleurs est une préoccupation qui a toujours été au cœur
de nos activités syndicales. Cette orientation est juste et justifiée. Mais l’heure
n’est pas à se réjouir de la justesse de nos revendications, elle est à pointer
du doigt les responsables de cette tragédie que nous traversons, de construire
un rapport de force à même d’ouvrir des perspectives émancipatrices.
A ce titre, la pandémie du Covid-19 est porteuse de nombreux enseignements
pour notre organisation syndicale.
En premier lieu, le capitalisme et l’impérialisme doivent être mis au banc des
accusés. Notre UIS et la FSM n’ont eu de cesse depuis leur création de
dénoncer le caractère mortifère du capitalisme et de l’impérialisme. Il y a un
antagonisme indépassable. A ce jour plus de 200 000 personnes sont mortes,
souvent les plus pauvres et les plus mal protégées.
Et durant cette période, la seule préoccupation des gouvernements
capitalistes et du patronat est le maintien, coûte que coûte, des taux de
rentabilité. En profitant de la période comme d’une « opportunité
économique », ils se sont profondément décrédibilisés. Alors même que le
peuple nord-américain est frappé de plein fouet par l’épidémie, l’impérialisme
yankee renforce son embargo économique, financier et militaire contre le
Venezuela et son peuple. Cet acte guerrier de Trump éclate comme un symbole
honteux des politiques de domination économique. Tout comme les annonces
démagogiques de Macron en France, soutenu par l’Union européenne sur un
éventuel report de la dette africaine, qui confirment leur volonté de maintenir
sous dépendance néocoloniale le continent africain. A l’opposé, l’Etat cubain
fait la démonstration concrète que d’autres choix sont possibles. L’exemple de
l’envoi de médecins cubains aux quatre coins du monde est révélateur de
l’esprit de solidarité.
Dans nos professions agricoles et alimentaires, les dogmes libéraux ont
attaqué leur rôle premier qui est de nourrir les populations. La recherche du
profit à court terme, l’abandon des travailleurs et des populations rurales sur
les plans économiques, sociaux, et sanitaires, l’abandon de toute souveraineté
nationale agricole et alimentaire, le développement de la spéculation financière
sur les matières premières agricoles, le développement de la précarité et des
inégalités sont des réalités cruelles. Pourtant aujourd’hui ces hommes et ces
femmes sont à l’œuvre, dans des conditions extrêmement difficiles, pour
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nourrir les populations. Malgré toutes les tentatives pour les rendre invisibles,
aujourd’hui, le caractère vital de première nécessité de leurs activités est
dévoilé au grand jour.
Nous voyons en premier lieu l’explosion d’une nouvelle et dramatique vague
de personnes souffrant de la faim. Les gouvernements et le patronat en portent
l’entière responsabilité, en laissant libre cours à la spéculation et à l’égoïsme
contre l’intérêt collectif. Cette situation est intolérable. Le simple constat,
accompagné par quelques actes de charité, ne dédouanera pas les
responsables. Des actes forts doivent être pris, dès maintenant, pour enrayer
l’explosion de la faim.
En second lieu, le socialisme est mieux à même de faire face à ce type de
situation. A la lumière des éléments objectifs et chiffrés, les Etats socialistes
ont su et pu prendre des mesures pour, tout-en même temps, limiter la
propagation du virus, assurer les soins essentiels pour leur population,
garantir l’accès à l’alimentation, informer de façon transparente, éviter le
développement des inégalités et de la précarité. Sur ces points comme sur de
nombreux autres, le rôle essentiel de l’Etat a été réaffirmé, on le voit
notamment au Vietnam.
Enfin, le rôle du syndicat est primordial et doit être renforcé. Les situations à
travers le monde sont diverses, mais confirment que les organisations
syndicales, en tant qu’outil des travailleurs pour défendre leurs intérêts,
jouent un rôle de premier plan. En cela, les droits syndicaux doivent être
renforcés. De plus, nos capacités de réflexion et d’analyse centrées autour de
nos orientations syndicales de classe répondent aux préoccupations des
travailleurs. La solidarité, qui s’exprime fortement dans cette période difficile,
est un point d’appui important pour l’avenir. Elle tord le cou à la pensée
dominante du chacun pour soi. Ces éléments doivent nous permettre de nous
renforcer et de consolider le rapport des forces en notre faveur. Les
organisations syndicales qui font le choix d’accompagner les politiques
patronales et gouvernementales portent une lourde responsabilité. Elles
mènent le syndicalisme dans une impasse. Du fait du caractère
particulièrement grave de ce virus et sous couvert qu’il faudrait des
entreprises solides pour garantir l’emploi, elles placent les travailleurs en
situation de faiblesse et, de fait, pieds et poings liés aux exigences patronales
de régression sociale. Cette vision syndicale voue à l’échec les travailleurs et
les peuples.
Plus que jamais, nous avons besoin d’un 1er mai inventif, revendicatif,
solidaire, internationaliste et agissant pour la paix. Nous sommes persuadés
que, malgré les conditions particulières de cette année, ce 1er mai 2020 sera
marqué par des actions populaires et syndicales de haut niveau.
Vive la solidarité internationale
Vive l’UIS et la FSM
Vive le 1er mai
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