DISCOURS DE LA ROUMANIE OUVRIERE A LA CONFERENCE DE LA UISTACT A DAKAR, AVRIL 2024

 DISCOURS DE LA ROUMANIE OUVRIERE A LA CONFERENCE DE LA UISTACT A DAKAR, AVRIL 2024

Chers collègues, Chers Camarades de notre lutte commune dans la UISTAACT!

 

C'est pour moi un grand plaisir de vous donner mes salutations les plus cordiales!

Par la problématique qu'il se propose d'aborder, ce congrès - qui se déroule sous le signe de l'Afrique - est voué à s'inscrire comme un événement notable dans la vie syndicale mondiale, en même temps, comme une contribution positive au renforcement de la coopération entre les syndicats et organisations progressistes, a une connaissance et à un rapprochement meilleurs entre les peuples, et, pourquoi pas aussi à la cause de la compréhension et de la paix dans le monde.

Comme on le sait, l'humanité contemporaine est confrontée à des problèmes extrêmement complexes, tels les problèmes de l'énergie, des matières premières et de l'alimentation. Malheureusement, tout ça se passent quand, au lieu de résoudre nos problèmes, les grandes puissances de ce monde utilisent d'immenses fonds matériels et forces vers la fabrications et le perfectionnement des moyens de destructions massives, des armes, dont l'emploi dans une guerre équivaudrait à la destruction de la civilisation forgée par nous, les peuples, au cours de tant de millénaires. Je pense qu'à la lumière de tout ça, nous, les peuples et les syndicalistes nous devons nous lever très énergétiquement contre la politique des armements. On ne doit pas non plus oublier le paramètre militaire, qui détermine actuellement le degré du risque de guerre ; je veux ajouter, encore une fois, l'énorme potentiel nucléaire dont disposent les grandes puissances et le fait qu’il y a en Europe des dirigeants politiques qui ne parlent que de guerre, de guerre et de guerre et ne pensent pas du tout à la paix! 

 

· Le dommage causé par la guerre est énorme, irréparable et tragique, il n'y aura ni vainqueurs, ni vaincus, seulement des tragédies et c'est pour cela que notre Association «Roumanie ouvrière», avant tout, invite tous les acteurs internationaux, de tous les azimuts, à penser à la paix!

 

· Par ailleurs, je pense que constitue une grave anomalie le fait que, aujourd'hui, à l'époque des plus grandes découvertes scientifiques et techniques, il y a encore des vastes régions du globe où les gens ne jouissent pas des bienfaits de la civilisation moderne et qu'environ deux tiers de la population de la planète se trouvent à l'état de sous-développement!

 

· Face à l'attaque à grande échelle d'Israël contre la population civile de Gaza, l'association «Roumanie ouvrière» réaffirme sa solidarité avec les Palestiniens qui résistent quotidiennement à l'occupation, à l'apartheid et à l'exil.

 

· L'association «Roumanie ouvrière» considère que la seule solution au conflit entre la Palestine et Israël est que la communauté internationale garantisse le respect par Israël des différentes résolutions concernant les territoires occupés qu'il a systématiquement violés, qu'elle garantisse le droit de la Palestine à être un État souverain et indépendant et à mettre immédiatement en œuvre un processus de paix garantissant la fin du conflit armé.

 

· L'association «Roumanie ouvrière»  de Bucarest, en Roumanie, réaffirme aussi à cette tribune notre solidarité avec les Palestiniens qui résistent quotidiennement à l'occupation, à l'apartheid et à l'exil et, par tous les moyens, nous ferons connaître le génocide qu'ils subissent. Nous prions pour la paix et tendons la main en solidarité!

 

· Nous sommes aussi au courant des manifestations pacifiques qui ont eu lieu à Santiago de Cuba, dans l'est de Cuba à la fin de mars en raison des pénuries alimentaires et des coupures d'électricité. Ces problèmes sont principalement dus au blocus américain imposé depuis 60 ans et qui s'est considérablement renforcé ces dernières années.

Cuba est soumise au plus long blocus économique de l'histoire. En conséquence, il devient pratiquement impossible pour Cuba d’utiliser le dollar pour effectuer des achats à l’étranger. Il est également beaucoup plus difficile pour les familles d’envoyer de l’argent à Cuba. Le résultat est une contraction économique et des pénuries sur l’île.

Aux États-Unis, des politiciens et des groupes de droite, ceux-là mêmes qui sont pleinement impliqués dans le blocus, continuent de s'immiscer dans les affaires intérieures de l'île pour inciter la population. Ils ne peuvent et ne doivent pas être des hypocrites.

Quiconque se préoccupent vraiment du peuple cubain devrait maintenant appeler le gouvernement américain à lever cet embargo paralysant.

L'association «Roumanie ouvrière»  de Roumanie condamne ceux qui, aux États-Unis et ailleurs, exploitent cyniquement la situation pour déstabiliser davantage Cuba et soutiennent le droit de Cuba au développement souverain.

L'association «Roumanie ouvrière» exhorte l’administration Biden à mettre fin au blocus de Cuba. Cela permettra le déblocage immédiat de l'aide pour atténuer la crise économique sur l'île, laissant à Cuba un espace pour utiliser ses ressources et avoir des échanges avec le monde extérieur, dont le seul objectif sera le développement de son économie au profit de son peuple qui, depuis plus de 60 ans, est bloqué, encastré.

· Aussi, je voudrais souligner ici que nous, à l'association «Roumanie ouvrière»  nous sommes très préoccupés pour le nouveau projet de Traité Pandémique!

Nous sommes pour une révision du rôle des organisations internationales de santé basées dans les pays du nord dans l’élaboration du nouveau traité mondial de préparation et de réponse à une pandémie avant sa finalisation à l’Assemblée mondiale de la santé en mai prochain.

Nous pensons que les politiques internationales de santé devraient donner la priorité aux pays à faible revenu et on qualifie  le projet actuel de colonialiste et pleins de mensonges, dont le seul but et de nous voler la souveraineté et de nous bloquer encore une fois dans nos maisons, de nous priver de l'assistance médicale et de tuer nos économies!

Les règles de confinement, qui ont été imposées pendant la pandémie de la COVID-19 et qui sont encore renforcées dans les instruments du projet, étaient un instrument d’école et non scientifique. Elles ont causé des dommages collatéraux importants aux personnes à faible revenu et se sont révélées inutiles. Cela n'a fait que perturber les économies et l’éducation, renforçant la pauvreté et les inégalités multigénérationnelles, tout en augmentant la dette nationale directement liée à la crise de la dette que connaît aujourd’hui tout le monde et, surtout votre continent, l’Afrique.

L'association «Roumanie ouvrière»  se prononce donc contre ce projet de traité pandémique!

· MAINTENANT, EVOQUONS LA SITUATION EN ROUMANIE:

Ce qui surprend chez nous, c'est le manque de participation des travailleurs aux décisions politiques à travers des partis politiques qui sont de moins en moins des partis de classe.
Les travailleurs les plus militants avaient, avant cette scène, l’impression d’être «démobilisé », au profit de fonctionnaires          « embourgeoisés ».
Les petits et moyens entrepreneurs roumains seront définitivement en faillite. Toutes les lois sont données aux multinationales pour tuer le reste!
Les partis politiques qui se disent de gauche sont en réalité créés par des hommes d'affaires qui n'ont aucune chose à voir avec les travailleurs, ils ne protègent que leurs propres affaires, leurs propres intérêts.

L'année dernière, la coalition PSD-PNL, maintenant au pouvoir, a décidé d'abaisser le seuil de l'impôt sur le revenu des micro-entreprises, de 1 million d'euros à 500 000 euros. Ainsi, les PME réalisant un chiffre d'affaires compris entre 500 000 euros et un million d'euros ne paieront plus un impôt de 1% du chiffre d'affaires, mais de 16% du bénéfice.

La Commission européenne considère que le plafond actuel de 500 000 euros est encore trop élevé et n'est pas conforme aux recommandations de la Banque mondiale, elle exige donc une diminution de la valeur d'ici la fin de cette année. Évidemment, notre premier ministre, Ciolacu, en fervent obéissant, adoptera cette mesure qui enterrera les petits et moyens entrepreneurs roumains!

Le mécontentement grandit en Roumanie. Le pays accumule les protestations des agriculteurs, des transporteurs et des agents de santé au cours d'une année clé pour le gouvernement en raison de l'accumulation des processus électoraux.

Près de 50 % des Roumains pensent que la vie était meilleure sous le système communiste que sous le régime capitaliste, contre seulement 34 % qui pensent le contraire. C'est ce que montre une nouvelle enquête publiée par le canal de télévision le plus à droite qui existe en Roumanie : le Digi24.ro. Son enquête a été réalisée en décembre dernier.

D'une part, 48,1% des Roumains estiment que le système communiste a été très positif pour la Roumanie et ses citoyens, tandis que 42% le considèrent négatif. Il est à noter que les données des dernières années montrent que l'opinion favorable au communisme est en constante augmentation (en 2013, ceux qui considéraient que le communisme était bon pour la Roumanie étaient de 45% et ceux qui pensaient qu'il était négatif étaient de 44%).  A l'inverse, ceux qui ont répondu ne pas avoir d'opinion claire sont restés stables, à 9%. D'autre part, 47% des Roumains estiment que la vie était meilleure sous le système communiste que sous le régime capitaliste (contre 44% en 2013), tandis que 34% estiment vivre mieux aujourd'hui qu'avant 1989 (en 2013, 33%). Ceux qui pensent que la vie est la même dans les deux cas sont aujourd'hui 13%, alors qu'en 2013 ils étaient 15%).

Malgré les tentatives continues des élites du capital, seuls bénéficiaires du coup d'État imposé par le capitalisme dans les années 90, et le bombardement de propagande, année après année, les Roumains continuent de démontrer qu'ils n'oublient pas les acquis et les progrès économiques et sociaux qu'ils ont construit pendant le socialisme, alors que les années de dictature du capital n'ont apporté, à quelques exceptions près, que la perte des droits sociaux et la destruction de tout le potentiel économique acquis jusqu'en 1989.

J'aurais voulu terminer cette analyse par une conclusion positive, mais cela n'est pas possible...

Quand même, je suis convaincu que cette conférence va être une nouvelle contribution à l'effort syndical pour réaliser nos nobles idéaux et c'est dans cette esprit que je souhaite plein succès à cette réunion et je rêve d'un monde meilleur!

 

Cordialement,

Ciprian  - Dorel Pop

Secrétaire Générale de l'Association L'association «Roumanie ouvrière»